Contexte
En 2022-2023, la Fondation a lancé son premier appel à projets international afin de soutenir des projets sur 3 ans se déroulant dans des « points chauds » de la biodiversité, ces écosystèmes menacés identifiés comme des zones critiques pour la biodiversité mondiale.
Selon le CEPF (Critical Ecosystem Partnership Fund), il existe 36 « points chauds » de la biodiversité mondiale. Pour être identifiée comme tel, l’écosystème doit contenir au moins 1 500 espèces de plantes endémiques, c'est-à-dire propres à la région géographique concernée et trouvables nulle part ailleurs sur Terre (ce qui les rend aussi spéciales que vulnérables à l’extinction), et doit avoir perdu au moins 70% de sa végétation primaire. La surexploitation forestière, la pollution ou encore l'introduction d'espèces non indigènes ont fortement fragilisé ces écosystèmes aujourd’hui menacés.
Le mont Béro est l'une de ces zones critiques de la biodiversité mondiale. C'est l'une des plus importantes forêts classées de Guinée en raison de sa biodiversité, mais aussi en raison de sa capacité de séquestration du carbone. Cependant, l'instabilité politique a conduit à une augmentation de la déforestation illégale entre 2010 et 2015 et a mis le Mont Béro sous haute pression. La population a profité de l'instabilité politique pour pénétrer dans la forêt classée et en défricher une grande partie. Au cours de cette période, le Mont Béro a connu le deuxième pourcentage le plus élevé de perte de couverture arborée en Guinée. Entre 2000 et 2018, 10 907 km2 de couverture arborée ont été perdus en Guinée, dont 364 km2 dans des zones d'habitats critiques pour la biodiversité.
Projet soutenu
À partir de 2022-2023, la Fondation s'engage à soutenir pendant trois ans BirdLife International et Guinée-Ecologie (partenaire de BirdLife en Guinée) pour leur projet de restauration de la forêt du Mont Béro en République de Guinée. Ce projet vise à améliorer la gestion des ressources naturelles en mettant en œuvre des pratiques respectueuses de l'environnement, en initiant les communautés à l'agriculture régénératrice et en redonnant à la forêt dégradée toutes ses fonctions écologiques.
La forêt du Mont Bero étant menacée par la conversion des forêts en terres agricoles pour les cultures de subsistance et de rente, le projet vise à renforcer la capacité du centre forestier à sensibiliser les communautés locales à la valeur et à l'importance de la forêt, tout en renforçant leur capacité à pratiquer une agriculture durable.
Un autre axe de ce projet concerne la mise en place d'une campagne de sensibilisation auprès des populations pratiquant la coupe illégale de bois dans les aires protégées, afin de leur rappeler la nécessité de respecter la loi dans cette aire protégée de biodiversité et de les impliquer dans la protection de ladite aire.
Enfin, l'appui des communautés locales dans la mise en œuvre de la planification vise à établir un mécanisme de partage des bénéfices et des bonnes pratiques durables afin d'orienter l'utilisation des ressources vers un système qui bénéficie à l'ensemble des communautés.
Quelques chiffres
Budget 599 446 euros
Objectif 100 hectares préservés
Objectif 500 bénéficiares
Crédits Photos ©Birdlife
