Contexte
En 2022-2023, la Fondation a lancé son premier appel à projets international afin de soutenir des projets sur 3 ans se déroulant dans des « points chauds » de la biodiversité, ces écosystèmes menacés identifiés comme des zones critiques pour la biodiversité mondiale.
Selon le CEPF (Critical Ecosystem Partnership Fund), il existe 36 « points chauds » de la biodiversité mondiale. Pour être identifiée comme tel, l’écosystème doit contenir au moins 1 500 espèces de plantes endémiques, c'est-à-dire propres à la région géographique concernée et trouvables nulle part ailleurs sur Terre (ce qui les rend aussi spéciales que vulnérables à l’extinction), et doit avoir perdu au moins 70% de sa végétation primaire. La surexploitation forestière, la pollution ou encore l'introduction d'espèces non indigènes ont fortement fragilisé ces écosystèmes aujourd’hui menacés.
Les hautes terres du nord de Madagascar sont l'une de ces zones critiques pour la biodiversité mondiale. D'une superficie de près de 2,6 millions d'hectares, elles se caractérisent par des forêts étendues et un climat très humide, et leur paysage s'étend du niveau de la mer à des montagnes de près de 3 000 mètres. Grâce à cette grande différence d'altitude, les forêts des hautes terres du Nord offrent un habitat à plus de 2 280 espèces, dont 538 sont endémiques.
Malgré son importance écologique, cet écosystème risque de disparaître progressivement. La déforestation croissante est due à des pratiques agricoles non durables (agriculture sur brûlis) et à l'expansion des cultures de rente (vanille). La conversion des forêts naturelles en terres agricoles est la plus grande menace pour la biodiversité. Les familles d'agriculteurs défrichent la forêt et brûlent les arbres pour rendre la zone immédiatement cultivable. Cette conversion en champs cultivés entraîne la fragmentation des forêts et menace la survie des animaux. La surexploitation et les pratiques agricoles traditionnelles entraînent la dégradation des champs actuels. Faute d'autres sources de revenus, les agriculteurs s'enfoncent de plus en plus dans la forêt à la recherche de terres arables. En 2020, 900 hectares de la zone de projet de 22 000 hectares avaient déjà été déboisés.
Projet soutenu
À partir de 2022-2023, la Fondation L'OCCITANE soutient le projet "Revenue for Nature" implémenté par l'association Helvetas pour une durée de trois ans. Ce projet vise à améliorer la gestion des zones naturelles protégées et la gestion conservatoire des ressources naturelles. Il vise également à intensifier autant que possible le reboisement, la restauration et l'agroforesterie, en particulier sur les terres dégradées, dans le cadre d'un partenariat durable entre les producteurs et les entreprises leaders. En encourageant la transition vers de bonnes pratiques agricoles durables, le projet vise à valoriser une production certifiée sans déforestation répondant aux attentes spécifiques des marchés cibles, tout en améliorant la résilience des populations locales et de leurs systèmes de production face aux aléas des marchés et du changement climatique.
Objectifs
Budget 540 000 euros
Objectif 60 hectares préservés
Objectif 1 000 bénéficiaires
Crédits Photo ©Helvetas