Contexte

La Méditerranée représente un des 35 points sensibles de la biodiversité mondiale, définis comme les zones de la planète où la biodiversité est particulièrement riche mais aussi particulièrement menacée. L’état des écosystèmes méditerranéens est en effet globalement en dégradation depuis plusieurs décennies : la densité croissante de population et les besoins de développement des infrastructures qui en découlent morcellent et altèrent ces écosystèmes, en particulier sur le littoral. Or, 90% de la biodiversité se situe dans les 200 premiers mètres de la frange littorale1. Malgré les dispositifs de protection et les réglementations mis en place au cours des dernières années la préservation des milieux naturels apparaît encore rarement comme une priorité face à certains enjeux socio-économiques.

1Ministère de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Énergie, 2011

 

Projet soutenu

La Fondation L’OCCITANE accompagne le Comité Français de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Le projet soutenu vise à établir la liste rouge des écosystèmes côtiers méditerranéens. Les listes rouges mises en place par l’UICN sont des outils de connaissance qui informent les décideurs politiques, les acteurs de l’environnement et le grand public sur les risques de disparition de la biodiversité. Elles sont utilisées pour construire des stratégies de conservation, identifier des priorités d’actions, faire évoluer les politiques et la réglementation et sensibiliser les acteurs et le grand public.

Quelques chiffres

L’objectif du projet est de développer une nouvelle norme mondiale pour évaluer les risques d'effondrement des écosystèmes, en définissant des critères et des seuils quantitatifs correspondants à différentes catégories de menaces. Cette méthodologie permet de rendre globalement comparables et reproductibles les analyses menées en matière de connaissance des écosystèmes, de mieux suivre les évolutions qu'ils subissent et de permettre la définition de priorités d'action pour leur gestion et leur conservation.

Budget 20 000 euros

Résultat 41 écosystèmes décrits

Historique

Projet soutenu depuis 2015

Depuis 2015, 31 écosystèmes au total ont pu être identifiés et évalués. Les résultats du premier volume consacré aux forêts méditerranéennes a permis d'évaluer 19 écosystèmes et montrent que 21% d’entre eux sont menacés et 37% quasi-menacés. Les principales pressions qui s’exercent sont liées à l’artificialisation des territoires, notamment due à l’étalement urbain, l’introduction d’espèces non-indigènes et les changements climatiques, responsables de l’aridification du climat méditerranéen et de l’intensification des régimes d’incendies. Les résultats soulignent également les conséquences de la déprise agricole et pastorale (l'abandon d'espace dédiés à l'agriculture et à l'élevage), qui font évoluer la composition de certaines forêts.

En 2018, le chapitre « forestier » a été finalisé. Et les résultats montrent que les pinèdes à Pin Salzmann, les pinèdes à Pin Maritime, les forêts de Chêne-liège et le châtaigneraies méditerranéennes font partis des espèces menacées. 

En 2019, c’est le chapitre « Ecosystèmes côtiers sur substrats sableux » qui a été finalisé et les résultats montrent que 7 des 9 écosystèmes constituant les cordons dunaires et les rivages sableux méditerranéens, représentant environ 26 % du linéaire côtier méditerranéen en France, sont évalués « En Danger » ou « Vulnérable ».

En 2020 et 2021, le projet a pour objectif de finaliser et publier le second volume du rapport technique consacré aux écosystèmes côtiers sur substrat rocheux de France mais également de démarrer l’évaluation des écosystèmes côtiers méditerranéens sur substrat humide pour le troisième volume du rapport. Le comité français de l'UICN prévoit également de publier cette année son rapport sur les écosystèmes forestiers de montagne menacés de France métropolitaine. Toutes ces avancées seront valorisées au Congrès mondial de l’UICN du 3 au 11 septembre 2021 à Marseille et les résultats diffusés au grand public et aux acteurs professionnels locaux.

Budget total 110 000 euros

Objectif total 31 écosystèmes répertoriés