Contexte

Les indicateurs de la scolarisation au primaire ont connu une baisse considérable entre 2017 et 2020 avec des effectifs globaux, dans l’enseignement primaire public au Burkina Faso, passés de 2 555 345 élèves à 2 481 946. La décroissance de ces indicateurs résulte en partie de la situation sociopolitique et sécuritaire que traverse le pays, ayant conduit à la fermeture de plus de 2 000 écoles et entraîné le déplacement interne de 1 074 993 personnes, dont 585 728 jeunes de moins de 14 ans.

De plus, l’analyse des réalités socioculturelles dans la Région du Centre Ouest du Burkina Faso révèle des perceptions et des pratiques peu favorables à la réussite scolaire des filles. Il s’agit, entre autres, de la faible considération de l’importance de la scolarisation des filles, de la persistance de certaines pratiques traditionnelles comme les dotes et des rapts, du faible niveau d’estime de soi chez les filles, de la persistance des violences basées sur le genre dans les communautés et dans les écoles et de la faible prise en compte de problèmes spécifiques inhérents aux filles de par leur statut. 

 

Projet soutenu

En 2020-2021, la Fondation soutient le projet de l'ONG Aide et Action qui vise à améliorer la scolarisation primaire des filles vulnérables au Burkina Faso. Le projet SCOLFILLE favorisera spécifiquement l’accès et le maintien à l’école primaire de 2 000 filles issues de familles particulièrement défavorisées ou déplacées (à cause de la situation sociopolitique et sécuritaire dans le pays), orphelines, ou encore vivant avec un handicap léger, dans les provinces du Ziro et de la Sissili, dans la région du Centre Ouest du pays.

Les filles en âge d’être scolarisées seront inscrites au CP1, les filles qui présentent des risques d’arrêter l’école avant la fin du cycle seront accompagnées et les filles plus grandes non scolarisées ou précocement déscolarisées pourront intégrer directement la classe de CE2 grâce à un système innovant de classes accélérées (cumulant sur 9 mois les modules des 3 premières années du cycle primaire : CP1, CP2 et CE1). L’ONG prendra en charge les frais liés à la scolarité notamment les cotisations annuelles, les fournitures, etc. Elle compte améliorer l’alimentation des enfants au sein des écoles grâce au soutien du fonctionnement de leur cantine (restaurant scolaire).

Aide et Action souhaite soutenir 500 familles vivant dans des conditions d’extrême pauvreté dans le développement d'activités génératrices de revenus grâce à des subventions et à de l’intermédiation auprès des institutions de microcrédits.

Dans le cadre de ce projet, environ 180 enseignants seront formés pour permettre la mise en place de cours de soutien au profit des bénéficiaires.

Enfin, le projet permettra la sensibilisation des communautés et des filles pour essentiellement contribuer à lever les freins à la scolarisation des filles (mariages précoces, grossesses précoces, réticence de l’entourage, l’auto censure, etc.) et pour lever le tabou lié aux menstruations (distribution de protections, réhabilitation/ construction de latrines dans les écoles, etc.). 

Ce projet fait partie intégrante de “Education For Women Now”, la campagne internationale initiée par Aide et Action afin de permettre à 3 millions de filles et de femmes, parmi les plus vulnérables et marginalisées, d’avoir enfin accès, d’ici à 2025, à une éducation de qualité en Afrique, en Asie et en Europe.

Quelques chiffres

Budget 103 462 euros

Résultats 1 859 filles soutenues

Témoignage

Azara, fille de CM2 de l'école de LON (Cassou)

« Je m'appelle OUEDRAOGO Azara, élève en classe de CM2 à l'école de LON. J'ai 13 ans. Je suis orpheline de père et je vis avec ma maman seule. Elle n'a pas les moyens pour bien s'occuper de nous. Le projet m'a aidé à continuer l'école. Nous avons eu des livres de lecture et des lampes solaires pour apprendre les leçons la nuit. Je vais bien travailler pour réussir à mon CEP et faire plaisir à ma mère. Je remercie beaucoup le projet pour son soutien ».

Azara at school

Nathalie, inscrite au centre SSA/P de METIO (TO)
« Je m'appelle KONTOGMA Nathalie. J'ai 13 ans. Je n'ai jamais voulu car mes parents avaient refusé de m'inscrire à l'école parce que je suis une fille. J'avais fui le village pour aller en ville où j'étais employée d'abord comme aide-ménagère et ensuite comme serveuse dans un bar. Quand je suis revenu au village et j'ai appris qu'un projet avait ouvert un centre pour les filles pour leur donner la chance d'aller encore à l'école, je suis venue m'inscrire moi-même. J'apprends très bien. J'arrive à lire et à calculer. Je suis très contente parce que je pourrai avoir mon CEP (Certificat d'études primaires) et aller au collège. Je vais beaucoup travailler pour réussir afin de devenir une femme autonome ».

Nathalie, bénéficiaire projet Aide et Action