Contexte

Parmi les 5 millions de femmes actives du Burkina Faso (âge compris entre 15 et 64 ans), une grande majorité est désireuse d’entreprendre pour non seulement renforcer son propre épanouissement socio-économique mais aussi pour contribuer au développement durable du pays voire du continent. 

Cependant, partant du constat que la Fondation L’OCCITANE fait de ses dizaines d’années d’intervention dans le pays, la plupart de ces femmes ont peu confiance en elles-mêmes  au point d’annihiler leur capacité à mettre en place des projets d’entreprise ambitieux. Par ailleurs, parmi les femmes qui ont le courage d’initier des projets d’entreprise, beaucoup ne bénéficient pas d’accompagnement technique adéquat leur permettant de maîtriser les rouages de la création et de développement d’entreprise. En plus, les conditions de financement d’initiatives entrepreneuriales ne leur sont pas particulièrement favorables. 

Ce constat vient en partie justifier le faible taux de moins de 10% de femmes propriétaires d’entreprises formelles mentionné dans le Plan national de développement économique et social (PNDES 2016-2020). 

L’ambition de la Fondation L’OCCITANE, à travers ce programme d’entrepreneuriat est de soutenir les initiatives de femmes du Burkina Faso, engagées à créer ainsi qu'à faire évoluer des produits ou services qui contribueront à améliorer durablement le monde. 

 

Projet soutenu

La Fondation L’OCCITANE a initié en 2016 le programme L’OCCITANE pour Elles : un programme de soutien aux initiatives entrepreneuriales des femmes du Burkina Faso. Il vise à identifier à travers un concours, des femmes leaders, visionnaires et inspirantes à la tête d’entreprise en activité ou en création et à donner un coup d’accélérateur à leurs projets.

Le concours, lancé en mars 2016, a permis de sélectionner 4 entreprises portées par 5 femmes répondant le plus aux critères du programme. La Fondation met à la disposition des lauréates du concours un accompagnement personnalisé offrant selon les besoins de chaque projet, les services qui suivent : 

  • Un appui rapproché et en binôme avec une personne en charge d’accompagnement ;
  • Une équipe de communication pour la visibilité ;
  • L’appui d’un juriste et fiscaliste pour la structuration ;
  • Un cycle d’ateliers collectifs dédié ;
  • Un espace de travail adapté et l’accès à une communauté active ;
  • Un appui technique en gestion comptable et financière ;
  • Un appui à la recherche d’opportunités financières.

Pour se faire, la Fondation collabore avec des acteurs tels que l’incubateur social la Fabrique (www.lafabrique-bf.com), la Maison de l’entreprise du Burkina Faso (http://me.bf/) et le réseau de financeurs Initiative France (http://www.initiative-france.fr ), représenté au Burkina Faso dans le cadre de ce programme par Initiative Ouagadougou. 

 

Les 5 lauréates du concours de 2016

La Savonnerie Nununa, fondée par Barkissa Nununa

Une entreprise qui transforme le beurre de karité fabriqué par des milliers de femmes rurales, en produits cosmétiques tels que le savon, la pommade, la crème et le baume. 

 

 

 

Barkissa Nununa

Centre Adaja, fondé par Élisabeth Delma et dirigée Eliénaï Diendéré

Le centre Adaja est une entreprise engagée dans l’insertion professionnelle des femmes vulnérables (à condition de vie très modeste) à travers la confection et la commercialisation de pagnes tissés à base de coton produit localement « FASO DANFANI ».

 

 

Adaja

Agro Déogracias, fondée par Esther Diendéré

Une entreprise de transformation de fruits en jus naturels 100% made in Burkina. Grâce à cette entreprise, Esther contribue non seulement à la valorisation des fruits sauvages du pays mais surtout à l’amélioration des conditions de vie de ses collaborateurs (employés/ées, producteurs/trices, cueilleurs/euses…).

 

 

Esther ADG

L’Auxiliaire, fondée par Rebecca Soulama

Une entreprise de formation aux métiers d’assistance à la personne notamment : les métiers de la petite enfance, d’assistance aux personnes âgées/malades et ou dépendantes, au service de la maison. 

 

 

 

Rebecca

Quelques chiffres

Le programme L’OCCITANE pour Elles résulte de la restructuration et des leçons tirées des projets d’appui à l’entrepreneuriat féminin antérieurement soutenus au Burkina Faso par L’OCCITANE à travers sa Fondation et ses salariés.

La première édition de L’OCCITANE pour Elles a permis de soutenir 9 entreprises gérées par des femmes. 5 d’entre elles ont été soutenues à travers un crédit sans taux d’intérêt et un appui-conseil en gestion des finances. Les 4 autres sélectionnées grâce au concours ont bénéficié d’un accompagnement plus complet et personnalisé réservé aux lauréates du concours. 

Ce programme a eu des retombées positives sur les entreprises accompagnées mais aussi sur leurs communautés. À titre d’exemple, on peut citer la montée en compétence des entrepreneures et de leurs collaborateurs, l’amélioration de la production et de la qualité des produits/services proposés et l’augmentation des chiffres d’affaires pouvant aller pour certaines entreprises jusqu’au double par rapport au chiffre d’affaire au démarrage du programme. Au niveau communautaire, se sont essentiellement la création d’emplois et la structuration de l’approvisionnement en matières premières qui ont été les principaux facteurs impacts*.

Source : évaluation externe du programme, mars 2019. 

Budget 250 929 euros

Objectif 1 416 femmes soutenues

Témoignages

« L’accompagnement technique était incontournable pour qu’on aboutisse à des résultats. Je me rends compte que si on avait injecté de l’argent dans l’ancien système, on allait certainement se débattre encore un temps mais on ne serait pas sorti de ce trou, parce qu’on a appris beaucoup de choses avec l’accompagnement technique pour pouvoir bien mener la barque. En plus, Je suis plus ouverte d’esprit aujourd’hui, je discute des problèmes de l’entreprise avec mes employés pour qu’enfin nous trouvions des solutions plus rapidement et qui soient bénéfiques à tous. Cette gestion me soulage énormément. Ce programme m’a fait passer du statut de Cheffe qui porte seule ses soucis et qui décide seule, à une vraie leader qui délègue, coach et oriente ses employés. »

Esther DIENDERE, Gérante d’Agro Déogracias

Esther Dienderé

« L’accompagnement m'a permis de connaître le cœur de métier, ce qui me donne envie de poursuivre mon combat pour la valorisation des métiers domestiques, depuis le foyer d'assistance maternelle FAM à L'auxiliaire aujourd'hui. Malgré la charge de travail, j'ai appris à me poser les bonnes questions, nécessaires au développement d'une entreprise dont le but premier est de faire du bénéfice pour s'autofinancer, quand bien même elle est sociale. Je ressors donc nantie de compétences en étude de marché et marketing en gardant la conviction que seules les grandes visions changent le monde. »

Rebecca Sita SOULAMA, Gérante de L’Auxiliaire

Rebecca Soulama

« Avant, nous produisions et livrions les pagnes au gré des clients, ce qui nous prenait beaucoup de temps et ne procurait pas assez d’argent. Aujourd’hui, nous créons des collections (avec des économies d’échelles) et disposons de boutiques et d’un livreur pour les grosses commandes. Avec ces nouvelles stratégies, nous souffrons moins, dépensons moins et gagnons plus de bénéfices sur chaque pagne. Dans le cadre d’un tel programme, les entreprises déjà créées comme la nôtre ont surtout besoin de formation plus spécifiques. Ces apprentissages nous seront très utiles sur le long terme pour nous démarquer de la concurrence. » 

Eliénaï DIENDERE, Managing Director Adaja

Eliénaï Diendéré